Si à priori Pierre Janet (1859-1947) n’est pas le premier nom qui vient en tête quand on pense aux grands noms de l'hypnose, ce serait une erreur de ne pas considérer l'énorme héritage qu'a laissé derrière lui un des plus brillants pensionnaires de la Salpetrière.
Charcot repère le jeune Janet alors qu'il n'a même pas 30 ans suite à sa thèse sur " l'automatisme psychologique " et lui confie la direction du laboratoire de psychologie de la Salpêtrière.
Pierre Janet passera sa vie à développer ses concepts, et sera un précurseur, notamment sur les syndromes post-traumatiques, où ses travaux trouveront écho plusieurs dizaines d'années plus tard aux Etats-Unis. Si nombre de ses théories se vérifient aujourd'hui, cela confirme qu'il sera un des plus brillants représentants de " l'âge d'or " de la psychologie française, et il sera également un des derniers à pratiquer et à expérimenter l'hypnose jusque dans les années 20, à une époque où l'hypnose est déjà retombée dans l'oubli au profit de la psychanalyse Freudienne, qu'il critiquera d'ailleurs avec humour dans " les médications psychologiques " en 1919.
Dans les années 20, Pierre Janet devient président de la Société Médico-Psychologique et pousse ses recherches sur les croyances, à l’origine de la psychologie cognitive.
Fort de sa formation de philosophe, précurseur de la psychologie moderne, grand pratiquant d’hypnose, Pierre Janet marquera durablement son époque par une réflexion poussée et des travaux de grande qualité.
Sans doute trop en avance sur son temps, ses travaux continuent de rayonner et l’avancée des neuro-sciences viennent confirmer bon nombre de ses théories.
Homme discret et humble, Pierre Janet s’éteint en 1947 à l’âge de 88 ans, après avoir passé sa vie à essayer de comprendre le comportement et la psychologie humaine.